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Interview de Nicolas Klein, directeur du refuge SPA de Capbreton

Fondé en 2013 par Nicolas Klein et Sandrine Leroy, le refuge SPA Côte Sud Ouest à Capbreton accueille environ 400 chiens chaque année et autant de chats, sans oublier quelques NAC. Son équipe est exclusivement composée de bénévoles, qui ont tous en commun la passion des animaux. A commencer par son directeur, Nicolas Klein, qui a accepté de répondre aux questions de Zoomalia.



Quelles sont les actions que vous mettez en place quand vous recueillez un animal ?


Il y a deux cas de figure. Le premier, c’est quand le chien arrive d’une fourrière et qu’il n’a pas été apporté par ses propriétaires. Dans ce cas, nous le prenons en charge en le plaçant à l’adoption donc il est visible du public. A la base, on ne connaît rien de l’animal. Notre premier rôle c’est donc de le tester, c’est-à-dire de passer pas mal de temps avec lui en le manipulant, en lui faisant faire des exercices d’obéissance et en le faisant jouer de façon à obtenir un maximum d’informations sur son caractère afin de renseigner au mieux les gens et de voir comment il s’entend avec ses congénères et les autres animaux comme les chats. Cela nous permet de cerner plus facilement le type d’adoptant que l’on va rechercher pour ce chien et d’éviter de se tromper.


Le deuxième cas de figure concerne les abandons, qui ne sont pas monnaie courante. Les gens viennent de moins en moins souvent au refuge pour donner leurs chiens car la plupart du temps, ils les mettent dehors. Quand ils viennent abandonner leur animal pour X raison, on leur fait remplir un questionnaire de façon à essayer d’avoir un maximum d’informations sur l’animal. Bien souvent, les anciens propriétaires ne nous disent pas toute la vérité sur le caractère de leur animal donc il nous faut vérifier leurs dires en faisant des tests sur l’animal pour ne pas nous tromper quand on va le replacer. Les propriétaires peuvent cacher si l’animal a une maladie ou certains problèmes de comportement comme s’il présente de l’agressivité à la gamelle ou envers ses congénères ou s’il s’agit d’un chien destructeur ou fugueur. Ensuite, notre travail, c’est de faire digérer à l’animal la séparation d’avec ses maîtres, surtout pour les chiens.


Quelle est la journée-type d’un bénévole au refuge ?


Tout d’abord, la première chose à faire le matin, c’est de mettre les boxes au propre parce que les animaux vont y passer la nuit : on nettoie leurs boxes, on change leurs couvertures si elles sont sales, on nettoie les gamelles d’eau, on remet de l’eau propre... Pendant qu’on fait le nettoyage, on passe un peu de temps avec eux à les chouchouter et à les caresser. En même temps, ça nous permet de voir s’ils n’ont pas de problèmes comme, par exemple, des parasites. Ensuite, une fois que le nettoyage est terminé, on passe plus de temps à s’occuper des animaux à tour de rôle, à les sociabiliser, les brosser et les sortir dans un espace de détente pour qu’ils puissent se défouler. L’après-midi, on teste les animaux, on les promène et on continue le nettoyage parce qu’ils font régulièrement leurs besoins dans les boxes. En fin d’après-midi, on les nourrit puis la journée se termine. Entre-temps, il y a les adoptions. On propose les chiens aux adoptants et on teste leur entente avec les chiens qu’ils ont déjà si c’est le cas.


Avez-vous des difficultés à faire adopter les animaux que vous avez recueilli ?


Non, nous n’avons pas trop de difficultés car il y a beaucoup d’adoptions. Certes, il y a des animaux pour lesquels c’est un peu plus dur que pour d’autres mais en général, les animaux sont adoptés dans les zéro à six mois. Le cas le plus difficile qu’on ait eu est parti il y a deux mois et ça faisait tout juste un an que nous l’avions au refuge. C’était notre plus vieux pensionnaire. Mais nous arrivons toujours à les faire adopter. Pour cela, on se donne les moyens en communiquant via notre site internet, qui est beaucoup vu, et en partageant beaucoup sur Facebook.


Vous arrive-t-il de refuser des adoptions ?


Oui, on en refuse beaucoup. Si le profil du candidat à l’adoption ne correspond pas à celui que nous avions décelé pour le chien ou si l’on juge que les conditions pour l’animal ne sont pas remplies par rapport à nos critères, il ne sera pas adopté. Quand on fait adopter un animal, c’est pour qu’il finisse très bien sa vie, d’autant plus qu’il a parfois déjà vécu la misère avant. Quand les gens viennent pour adopter un chien, nous passons du temps à discuter avec les gens, à voir leur mode de vie et leur environnement de vie, et à chercher à savoir ce qu’ils attendent d’un animal et ce qu’ils souhaitent faire avec lui. En fonction de cela, nous arrivons à déterminer des critères et à faire le meilleur mariage avec les chiens que nous avons en refuge.



A l’inverse, arrive-t-il que certains animaux ne soient pas proposables à l’adoption ?


Oui mais c’est vraiment très rare, c’est peut-être un cas sur cent. Les raisons sont bien souvent soit un problème de comportement, c’est-à-dire de l’agressivité vis-à-vis des gens, soit une maladie incurable. Quand un chien est en fin de vie à cause d’une maladie incurable, malheureusement, personne ne va vouloir le prendre en charge pour lui faire finir sa vie chez lui. C’est triste mais c’est comme ça.


Le récent changement du statut juridique des animaux (reconnus par le Code civil comme des “êtres vivants doués de sensibilité”) a-t-il eu une incidence sur votre activité ?


Pas du tout. Pour l’instant, on ne voit pas la différence. Peut-être qu’avec le temps, il y aura une amélioration. C’est-à-dire qu’en cas de maltraitance avérée, on puisse intervenir plus rapidement et avec plus de soutien des pouvoirs publics. Or aujourd’hui, en tant qu’association, ce n’est pas le cas. Les fondations comme la SPA nationale, la Fondation Brigitte Bardot, la Fondation Assistance aux Animaux ou l’Association Stéphane Lamart ont des droits juridiques mais pas nous. Donc quand on nous signale un cas de maltraitance, nous sommes obligés d’intervenir avec les forces de l’ordre, qui, la plupart du temps, ne nous suivent pas parce qu’elles estiment avoir autre chose à faire.


Quel message voulez-vous faire passer à ceux qui souhaitent adopter un animal ?


Un message tout simple que l’on oublie de plus en plus malheureusement : un animal, c’est un être vivant. C’est un compagnon hyper fidèle mais il faut quand même lui consacrer beaucoup de temps et ne pas le laisser comme une potiche au fond de son jardin. Le chien demande beaucoup d’attention à son maître et beaucoup de complicité et d’amour. C’est pareil pour le chat, même si on a moins besoin de jouer avec. Le souci, c’est que les gens aujourd’hui prennent de plus en plus l’animal comme un bien de consommation. Dès qu’il y a le moindre petit problème, on préfère le changer plutôt que de le soigner.


Avez-vous déjà eu des cas d’animaux maltraités ?


Oui, malheureusement, cela arrive régulièrement. Nous avons actuellement une petite chienne que nous avons récupérée il y a quinze jours avec l’aide de la gendarmerie et de la direction des services vétérinaires. On n’arrivait pas à la prendre en laisse tellement elle était apeurée. Elle est arrivée squelettique avec des trous de poils partout, la gale et un eczéma purulent donc nous travaillons encore à la remettre en état. Depuis, elle ne nous quitte plus. Elle a fugué de son box pour venir me retrouver dans le bureau. Donc ce métier a un côté gratifiant.


Chenil Birepoulet - SPA Côte Sud Ouest


Refuge-fourrière-pension de Capbreton
Avenue Jean Lartigau
40130 Capbreton


Téléphone : 05.58.41.04.73 


Pour plus d’informations, consultez le site de la SPA Côte Sud Ouest.


Propos recueillis par Mathieu Presseq le 25 janvier 2016.

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