Il existe, chez le lapin, une pathologie des voies respiratoires qui peut s'avérer mortelle : il s'agit du coryza du lapin. Commençant, le plus souvent, avec des éternuements, cette maladie peut s'aggraver en abcès, en ulcère ou encore en pneumonie lorsqu'elle n'est pas traitée à temps. Il est donc important, pour le propriétaire de l'animal atteint, de réagir, et ce, dès la survenue des tous premiers symptômes.
On regroupe, sous l'appellation générale coryza, différentes pathologies qui concernent les voies respiratoires du lapin. A l'origine du coryza du lapin, se trouvent notamment des bactéries, dont l'une que l'on nomme la pasteurella, et qui, d'ailleurs, donne son nom à la pasteurellose, une infection similaire au coryza se révélant très grave.
Le coryza montre la particularité de se transmettre extrêmement facilement, notamment par le biais des sécrétions émises par ces petits animaux quand ils vivent ensemble. C'est ce que l'on appelle la transmission directe. Un lapin qui présente des éternuements à proximité de ses congénères peut donc très vite véhiculer le coryza.
De même, cette pathologie est susceptible d'être transmise d'un lapin à l'autre lors de l'accouplement. Pendant la mise-bas, la lapine atteinte présente, là encore, des risques de contaminer ses petits. Une litière dont la propreté laisse à désirer, un environnement qui manque d'hygiène, sont autant de facteurs de risques de transmission du coryza, qui peut s'effectuer par voie aérienne. C'est ce que l'on nomme, cette fois, la transmission indirecte.
Certains éleveurs de lapins se soucient peu de l'entretien du lieu de vie des animaux qu'ils destinent à la vente. Les lapins vivent alors parfois en surnombre, dans un lieu frôlant l'insalubrité. Or, de mauvaises conditions d'élevage peuvent entrainer de graves problèmes dans la vie future des lapins, comme c'est le cas du coryza. Avant d'acquérir un lapin, il est essentiel de se renseigner le plus possible sur les conditions dans lesquelles il a été élevé durant ses premiers mois de vie.
Il faut savoir que le lapin peut tout à fait porter le germe responsable du coryza, sans nécessairement présenter de symptômes. L'animal est alors dit asymptomatique. Cependant, il n'en reste pas moins véritablement contagieux pour les autres lapins.
Lorsque le coryza s'accompagne de symptômes, ceux-ci sont présents, en premier lieu, au niveau de la respiration, qui devient alors sifflante et visiblement difficile. Devenant incapable de respirer par le nez comme à l'accoutumée, le lapin concerné va même, parfois, tenter de respirer par la bouche. Or, cela n'est pas naturel du tout pour lui. On constate, de plus, un encombrement des bronches, auquel vient s'ajouter un écoulement qui peut être à la fois nasal et vaginal. Lorsque la pathologie du coryza n'en est qu'à ses débuts, ces sécrétions sont de couleur assez claire. Celles-ci vont prendre une teinte plus foncée, et un aspect plus épais, à mesure que la maladie gagne du terrain.
Il convient d'être prudent dès les premiers écoulements, même s'ils ont un aspect transparent : l'état du lapin risque d'empirer très vite. Le lapin atteint de coryza peut, de plus, présenter des rougeurs qui se localisent autour des yeux. Ceux-ci deviennent donc larmoyants. Ce sont les signes d'une conjonctivite, une affection assez douloureuse pour le lapin, conséquence directe de la maladie du coryza.
En outre, le lapin malade, qui ressent une gêne en raison des sécrétions émises par son nez, et qui, de surcroît, peine à respirer, va prendre l'habitude de se gratter le museau fréquemment. D'ailleurs, cela va vite se voir au niveau de ses pattes, qui vont bien souvent garder les traces des sécrétions nasales.
Lorsque la maladie progresse, l'état général du lapin en question se détériore, et ce, à vue d'œil. On observe alors des complications au niveau de la sphère ORL et des poumons. Une otite interne peut, en outre, venir s'ajouter. Le lapin peut également souffrir de torticolis. Il n'est pas rare, de plus, de constater des boules cutanées lorsqu'on inspecte le pelage du lapin. Le coryza est en effet responsable de la présence d'abcès, notamment lorsque la maladie en est à un stade plutôt avancé.
Ces symptômes pénibles pour le lapin peuvent s'accompagner de fièvre. Le petit animal, qui a, en raison de la pathologie, de grandes difficultés à s'alimenter, va perdre du poids assez rapidement, ce qui peut vite devenir problématique.
Afin d'établir son diagnostic, le vétérinaire va se baser sur tous les symptômes visibles qui laissent supposer que le lapin est atteint de coryza. Ce professionnel de la santé animale doit tout d'abord s'assurer que le lapin ne souffre pas d'une rhinite allergique, ou rhinite infectieuse, une autre pathologie qui présente quelques similarités avec le coryza plus marqué par des éternuements.
Certains signes peuvent le mettre sur la piste du coryza, comme, par exemple, des poils humides, voire souillés, au niveau des pattes avant. Pour connaître avec précision la nature de la bactérie ayant entrainé le coryza, le vétérinaire peut effectuer des examens en complément. Une radiographie du thorax peut, enfin, être prescrite, mais ce n'est pas systématique.
Lorsqu'on suspecte le coryza chez un lapin, il est réellement primordial de réagir rapidement, et ce, dès les premiers éternuements, même s'ils ne s'accompagnent pas encore de jetage nasal (sécrétions provenant du nez). Il est, en effet, bon de savoir que les éternuements, chez cet animal, ne doivent jamais être pris avec légèreté. Ils sont bien souvent le signe avant-coureur d'une maladie, d'où la nécessité de se montrer vigilant.
Le coryza est une pathologie qui peut être mortelle et qui se transmet vite d'un individu à l'autre chez les lapins vivant en groupe. En raison de la forte contagiosité de cette maladie, il est indispensable de veiller à isoler le ou les animaux atteints du reste du groupe. Cela évitera, dans un premier temps, la contamination.
De plus, il est important d'emmener son lapin chez le vétérinaire sans attendre. Il faut savoir, en effet, que plus le coryza est traité tôt, plus les chances de guérison sont fortes. En revanche, lorsqu'on tarde à réagir face au coryza du lapin et que la pathologie s'installe, l'issue n'est pas très réjouissante. Le vétérinaire, après avoir établi son diagnostic, se chargera de prescrire des antibiotiques ainsi que des soins antiseptiques et un remède visant à décongestionner les voies respiratoires du lapin. Ce traitement permettra au petit animal de se rétablir.
Il arrive, dans certains cas, que le lapin développe une forme chronique de la pathologie du coryza. Lorsque cela se produit, il va, durant des périodes plus ou moins longues, présenter des éternuements, qui, cette fois, ne s'accompagneront pas de sécrétions. Un coryza qui évolue vers la chronicité peut se montrer gênant pour le lapin, car il sera susceptible de faire des poussées toute sa vie. En revanche, il ne s'agit pas d'une maladie grave.
Quelques gestes de prophylaxie sanitaire, ainsi que de prévention, s'imposent pour éviter l'apparition du coryza chez le lapin. Ainsi, il est conseillé d'octroyer à son animal, dès son plus jeune âge, une alimentation de très haute qualité et réellement adaptée à ses besoins. En effet, un animal nourri avec d'excellents produits qui lui correspondent sera bien moins sujet aux maladies.
Le coryza du lapin est une pathologie des voies respiratoires qui se soigne relativement bien lorsqu'elle est traitée à temps, mais qui devient très vite problématique, voire mortelle, si on reste sans agir. C'est pourquoi, dès les premiers signes qui laissent suspecter son apparition, comme des éternuements, il est vraiment essentiel d'emmener son petit animal en consultation chez le vétérinaire !