Adénocarcinome : réduire le cancer de l'utérus chez la lapine
Tumeur maligne apparaissant fréquemment chez plus de la moitié des lapines adultes (âgées de 4 ans et plus), l’adénocarcinome est un cancer de l’utérus de ce mammifère. A priori, cette affection pathologique touche les cellules glandulaires de la paroi utérine des sujets non stérilisés. Les études démontrent que cette tumeur peut atteindre la métastase après un an d’évolution, voire plus selon le cas. À ce stade, la maladie devient létale puisqu’elle se propage par voie sanguine à travers les organes vitaux tels que le système osseux, le cerveau, le foie, le cœur et les poumons.
Une prise en charge à temps permet de mieux la traiter et d’épargner la vie de l’animal, raison pour laquelle connaître les causes et les symptômes est de rigueur.
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Quelles sont les causes de l'Adénocarcinome ?
Le système de reproduction des lapines en âge de procréer est la principale cause de ce cancer qui fait des ravages chez ces femelles. Ces mammifères ne possèdent aucun cycle sexuel prédéfini puisque leur ovulation se déclenche spontanément au moment du coït. De par ce fait, leurs organes génitaux sont toujours stimulés au maximum et ne sont jamais au repos puisqu’ils sont constamment à l’affût d’un accouplement. Ce système explique également la reproduction intensive chez ces rongeurs qui mettent bas presque tous les mois. Effectivement, la période de gestation d’une lapine va de 28 à 42 jours selon l’espèce. Leurs organes génitaux récupèrent uniquement pendant quelque temps en automne et en hiver.
Ce problème n’existe pas chez les autres animaux, car les accouplements sont conditionnés par les cycles ovulatoires. En cette période, la femelle enregistre une forte hausse du taux de phéromones, ce qui stimule temporairement ses organes génitaux. Une fois cette phase de rut dépassée, cette sécrétion chimique diminue et l’animal reprend le cours normal de sa vie jusqu’à la prochaine ovulation, ce qui n’est pas le cas des lapines.
Les symptômes du Cancer de l'Utérus chez la lapine
La quasi-absence des signes avant-coureurs est une véritable problématique tardant la prise en charge de l’animal dans les temps. Cette discrétion perdure pendant des mois, voire des années, sans que le propriétaire ne remarque les symptômes d’une maladie quelconque. Ce fait empêche le dépistage précoce de la pathologie. Seules les personnes ayant connaissance du système reproductif des lapines peuvent prendre l’initiative de faire diagnostiquer régulièrement leur animal, même en l’absence des signes avant-coureurs. Un tel examen clinique permet au docteur vétérinaire de percevoir la possibilité d’une infection pathologique d’adénocarcinome ou non.
Les premiers symptômes qui doivent alerter sont les traces de sang trouvées sur la vulve de l’animal, ou bien dans son urine. L’autre aspect manifestant la présence de cette maladie est le grossissement de l’abdomen de la lapine, sans raison aucune. Ce gonflement anormal du ventre se constate facilement à l’œil nu. L’animal peut avoir des douleurs abdominales plus ou moins intenses qui se soulagent parfois par la prise d’une autre posture.
Contrairement au fait précédent, la lapine peut maigrir au fil des jours et des mois. Cette cachexie s’explique par la perte d’appétit qui limite la nourriture qu’elle consomme.
La formation des kystes mammaires et la progression de l’infertilité de la femelle constituent également les symptômes de ce cancer de l’utérus. Une sorte de protubérance peut se constater au niveau des mamelles, cette excroissance informe sur l’existence probable de la tumeur qui est arrivée à une phase plus évoluée. Les problèmes de fertilité des lapines reproductrices se remarquent uniquement auprès des éleveurs.
Après, l’évolution de la maladie tend à s’accélérer lorsque les symptômes se manifestent. Une prise en charge immédiate et d’urgence s’impose dans ce cas de figure.
Le diagnostic et le traitement de l’adénocarcinome chez la lapine
Cette tumeur maligne peut être diagnostiquée lors d’une visite de routine chez le vétérinaire. Son auscultation lui permet de constater des pertes sanguines vulvaires et une masse volumineuse au niveau de l’abdomen. La confirmation du diagnostic s’obtient par une échographie abdominale qui est suivie d’une radiographie du thorax en cas de positivité. Ce bilan complémentaire aide le praticien à avoir davantage de précision sur l’état d’avancement de la maladie, si la métastase a atteint les poumons ou non.
Au vu des principales causes de ce cancer, l’unique alternative qui se présente pour guérir les lapines est leur stérilisation. La réalisation de cette solution passe inexorablement par l’ablation de l’utérus et des ovaires. Cette hystérectomie et cette ovariectomie sont préconisées lorsque la maladie est encore isolée, c'est-à-dire qu’elle n’a pas atteint la métastase et n’a pas touché d’autres organes.
Dans le cas où le cancer aurait atteint d’autres appareils, ces mesures ne sont plus indiquées. L’intervenant effectue un bilan préalable afin d’évaluer l’état de la lapine et des risques encourus étant donné que l’opération va se faire sur un sujet âgé. De cette analyse résulte le protocole d’anesthésie adéquat pour la patiente. En cas de détection d’une autre affection, comme l’insuffisance hépatique, rénale ou autres, seul le vétérinaire est à même de décider sur les dispositions à prendre vis-à-vis de la lapine.
La prévention de l’adénocarcinome est possible et est recommandée lorsque la femelle n’est pas destinée à la reproduction. En effet, au même titre que les solutions avancées pour la guérison, l’unique moyen d’éviter cette maladie est la stérilisation de la lapine dès son jeune âge, c'est-à-dire avant ses 2 ans. Dans l’idéal, l’intervention est préconisée entre le sixième et le neuvième mois de la femelle. Même procédé que précédemment, la femelle va subir une hystérectomie et une ovariectomie. L’animal étant beaucoup plus jeune, le choix de l’anesthésie ne doit pas causer de problème.
Éleveur ou propriétaire d’une lapine de compagnie, toute personne s’occupant de ce lagomorphe doit envisager la stérilisation, soit l’ablation de ses ovaires et de son utérus dans les mesures prophylactiques contre l’adénocarcinome ou le cancer de l’utérus. La décision concernant le moment et le mode opératoire relève uniquement de la compétence du médecin vétérinaire en charge de la femelle. Dans le cas d’un élevage à visée reproductive, les recommandations du professionnel de santé animale sont à respecter scrupuleusement.
