Pasteurellose du lapin : Causes, Symptômes et Traitement

La pasteurellose du lapin est une maladie hautement contagieuse causée par la bactérie Pasteurella multocida. Cette pathologie, très répandue chez le lapin, se manifeste sous différentes formes et peut, dans certains cas, entraîner la mort. Tous les rongeurs contaminés ne sont pas égaux face à cette affection. Alors que certains sujets souffrent de symptômes minimes, d’autres présentent des signes plus graves. Pourquoi tant de différences ? En fait, tout dépend de la pathogénicité de la bactérie responsable, de la réponse immunitaire de l’animal et de son mode d’alimentation. Ce n’est pas tout ! Le stress joue aussi un rôle important. Vous avez un lapin pour compagnon ? Voici tout ce que vous devez savoir sur la pasteurellose.

La pasteurellose du lapin est une maladie provoquée par la bactérie Pasteurella multocida. Il existe différentes souches de cet agent pathogène et la gravité des symptômes rencontrés résulte principalement de la virulence de celles-ci. Par exemple, certaines souches bactériennes sont particulièrement agressives : elles sécrètent des toxines qui fragilisent la muqueuse pulmonaire. D’autres sont à l’origine d’inflammations diverses ou de suppurations plus localisées.

En général, la pasteurellose du lapin est assez commune chez les rongeurs qui vivent en communauté, comme les bêtes d’élevage ou d’animalerie. Certains sujets sont porteurs de la bactérie depuis leur naissance et d’autres sont infectés à l’âge adulte, mais il existe aussi de nombreux lapins porteurs sains. Pour ces sujets asymptomatiques, seuls les tests de laboratoire permettent d’identifier la souche en cause.

Si pour beaucoup de rongeurs infectés, la pasteurellose est asymptomatique, la plupart des lapins montrent des signes de rhinite après 1 à 2 semaines d’incubation.

Les premières manifestations de la maladie s’apparentent à celles d’une rhinite ou d’une sinusite. L’animal présente des éternuements fréquents et des sécrétions nasales filantes et transparentes, accompagnées d’une toux.

Rapidement, les écoulements s’épaississent pour devenir blanchâtres puis jaunes et visqueux. Les poils des pattes avant changent alors de couleur, car le lapin y frotte son museau pour soulager ses narines encombrées.

Quand la maladie évolue, la respiration de l’animal se fait plus difficile : elle devient bruyante et son rythme s’accélère. On note alors l’apparition d’un écoulement oculaire plus ou moins blanchâtre et une chute de poils sous les yeux.

En résumé, l’infection bactérienne peut prendre la forme d’un trouble respiratoire aiguë, d’une otite, d’un coryza, d’une bactériémie, de maladies dermatologiques, ou de complications pulmonaires.

L’otite est une pathologie qui survient généralement à la suite d’une infection respiratoire mal soignée. La bactérie à l’origine de celle-ci migre alors vers l’oreille moyenne en empruntant la trompe d’Eustache pour provoquer une inflammation à la base du pavillon. Ce type d’affection peut toucher indifféremment l’une ou l’autre des oreilles, voire les 2.

Les symptômes de l’otite sont principalement localisés au site de l’infection : l’animal porte l’oreille basse, il se gratte frénétiquement, secoue la tête et présente un écoulement. D’autres signes associés sont moins spécifiques comme des troubles de l’équilibre, des mouvements oculaires anormaux, des torticolis ou une sinusite.

En général, les antibiotiques suffisent à enrayer la maladie, mais il arrive parfois que le lapin conserve un port de tête atypique pour le reste de sa vie.

À l’instar du chat, le lapin peut souffrir de coryza, un syndrome respiratoire d’origine bactérienne dans lequel plusieurs agents infectieux sont impliqués.

Dans le cas de la pasteurellose du lapin, 2 bactéries peuvent s’associer au Pasteurella multocida : Bordetella bronchiseptica et Mycoplasma. Le tableau clinique est alors similaire à celui d’une pasteurellose respiratoire.

Fréquemment, le rongeur atteint de pasteurellose du lapin présente certains problèmes de peau comme de la cellulite ou des abcès sous-cutanés. Au toucher, ces abcès sont fermes et bien délimités et l’animal ne ressent aucune douleur lors de la manipulation.

En principe, le vétérinaire supprime les abcès chirurgicalement avant de placer l’animal sous antibiotiques. Dans certains cas, les abcès se fixent sur des organes internes, ce qui complique la prise en charge et augmente considérablement le taux de mortalité.

Dans les cas les plus graves, des bactéries agressives contaminent le sang : c’est la bactériémie. L’animal est soudain amorphe et ne s’alimente plus, il présente une fièvre élevée. Face à la fulgurance des symptômes, il est souvent trop tard pour prescrire une antibiothérapie et l’animal décède rapidement.

Lorsque la souche bactérienne est moins agressive, le lapin développe certains symptômes distants. Il peut s’agir, par exemple, d’une pneumonie, d’une pleurésie ou d’une péricardite.

Ces pathologies évoluent lentement et on ne s’aperçoit de leur présence que plusieurs semaines après l’infection bactériologique initiale. Malheureusement, ce retard de diagnostic compromet les chances de guérison et la mortalité est très élevée.

Un animal qui présente une souffrance respiratoire, une anorexie ou une baisse de tonus doit être conduit chez le vétérinaire au plus vite.

Lors de la consultation, le professionnel examine le rongeur avec soin. Il ausculte les poumons, puis il réalise des prélèvements de sécrétions nasales. Il confit ensuite ces échantillons à un laboratoire indépendant afin de vérifier la présence de la bactérie Pasteurella multocida. 

En attendant les résultats des analyses, le praticien administre un antibiotique à large spectre pour tenter d’endiguer la maladie. Dans les cas les plus graves, le vétérinaire propose l’hospitalisation de l’animal en vue de lui fournir des soins intensifs. Il place alors le rongeur sous oxygène et sous perfusion.

Si la pasteurellose du lapin est confirmée, le laboratoire réalise un antibiogramme : il sélectionne l’antibiotique le plus efficace et il détermine la durée optimale du traitement.

Malheureusement, il n’existe pas de vaccin contre la pasteurellose du lapin. La prise en charge repose essentiellement sur la prescription d’antibiotiques adaptés et la réhydratation de l’animal. Ces médicaments sont parfois administrés pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois dans les cas les plus sévères.

Si le rongeur présente des signes oculaires, le vétérinaire préconise également des gouttes pour le soulager. Une fois de retour à la maison, il faut nettoyer le museau et le nez de l’animal plusieurs fois par jour pour favoriser sa guérison. Si le lapin a les narines encombrées, un humidificateur peut être installé dans la pièce afin de fluidifier les sécrétions. Ce n’est pas tout ! La cage doit être lessivée avec soin et la litière fréquemment changée pour limiter tout risque d’inconfort ou de surinfection. D’ailleurs, on remplacera temporairement les copeaux de bois par une litière en papier, plus douce.

En général, le traitement élimine la bactérie, mais il arrive que le lapin développe une forme chronique. Il présente alors des éternuements fréquents et il risque de tomber malade à nouveau si son système immunitaire est affaibli.

Vous l’aurez compris, la pasteurellose du lapin est une maladie grave et hautement contagieuse. Elle se manifeste de diverses façons et peut évoluer à bas bruit. Fort heureusement, il existe des traitements antibiotiques adaptés, mais l’efficacité de ces médicaments dépend de la sévérité de l’infection. À ce jour, la meilleure stratégie, pour éviter cette pathologie, reste la prévention.

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